AU FIL DES SEMAINES > L’ACTU DE LA SEMAINE – Voici le manuel secret des employés de Facebook !
Aujourd’hui, je vous invite à un petit recul dans le temps….
En 2012, Facebook a réalisé qu’elle comptait en son sein de plus en plus de nouvelles recrues qui, dans le fond, ne connaissaient pas grand-chose à la culture de l’entreprise. Jusqu’alors, celle-ci se transmettait de manière spontanée et naturelle : les nouveaux venus posaient des questions à droite et à gauche, et il y avait toujours une âme charitable pour leur répondre. Mais là, ça ne fonctionnait plus. Chacun avait du travail par-dessus la tête, si bien qu’il leur était devenu impossible de consacrer du temps aux derniers arrivés, sans cesse de plus en plus nombreux.
Et cela commençait à poser de sérieux problèmes : certains n’avaient aucune idée de la mission de Facebook, d’autres ne savaient rien de la marge de manœuvre dont ils disposaient pour innover, d’autres encore s’interrogeaient tout bonnement sur les horaires de travail. Bref, l’entreprise qui contrôlait le plus grand média social de la planète était en passe de devenir, comme on dit, un ‘joyeux foutoir’.
Comment éviter cet écueil, qui a été par le passé fatal à plus d’une firme technologique ? Pour ce faire, Mark Zuckerberg a eu une idée originale : confier le problème à des designers. Mais pas n’importe lesquels : ceux qui s’occupaient de la signature visuelle de Facebook et qui avaient donc mis au point, entre autres, le logo et les affiches de propagande qui apparaissent mystérieusement, de temps à autres, dans les couloirs du siège social, rehaussées de messages comme ‘Move fast and break things’ (Fonce et casse tout), ‘What would you do if you weren’t afraid ?’ (Qu’accomplirais-tu si tu n’avais peur de rien ?) et ‘Fail harder’ (Plante-toi méchamment). À savoir Ben Barry et ses acolytes du studio OBB, établi à Brooklyn.
Résultat ? Ben Barry s’est dit que, comme toujours, le plus simple était le mieux : il a, donc, concocté un manuel destiné aux nouveaux employés. Comme nombre d’entreprises avant Facebook. Mais voilà, il n’a pas mis au point un fascicule comme les autres, loin de là. Il a poursuivi dans l’idée des messages de propagande, et a créé ce qu’il a appelé ‘Le Petit Livre rouge de Facebook’. À l’image du Petit Livre rouge, le deuxième livre le plus vendu du monde après la Bible, qui compile l’essentiel des pensées du président chinois Mao Tsetoung…
Ce manuel est remis depuis trois ans à tout nouvel employé de Facebook, en lui faisant jurer de ne pas diffuser son contenu à tout-va. Non pas parce que s’y trouveraient de précieux secrets stratégiques concernant leur employeur, mais en raison du fait que Facebook tient à ne pas être copiée, en particulier ce qui fait son ADN, comprenez sa propre culture d’entreprise.
Le secret a bien été gardé, croyez-moi. Du moins, jusqu’à peu, c’est-à-dire jusqu’à ce que l’auteur du nouveau Petit Livre rouge en dévoile lui-même plusieurs passages sur son site Web !
Vous me voyez venir, je vais me faire un plaisir d’en partager la substantifique moelle avec vous. Parce que les idées qui y sont véhiculées sont on ne peut plus révélatrices de ce qui fait le succès de Facebook. Et surtout, parce qu’elles pourraient bien vous inspirer de nouvelles façons d’aborder votre propre travail…
Que voit-on ainsi sur la couverture ? Rien que du rouge, sur lequel apparaît une seule phrase en blanc : «Facebook n’a pas été créée pour être une entreprise». C’est tout.
Quand on la tourne, on peut lire ceci : «Elle a vu le jour pour accomplir une mission social – rendre le monde plus ouvert et plus connecté». C’est tout encore.
Puis, au fil des pages, surgissent ici et là différents slogans à la Mao, certains étant explicités par deux ou trois phrases, d’autres pas. Quant aux visuels qui les accompagnent, ils sont résolument vintage : le dessin d’une des premières presse d’imprimerie que l’on dirait tiré de l’Encyclopédie de Diderot ; ou encore, une photo du magnat de la presse australien Rupert Murdoch, jeune.
Voici un florilège de ces slogans, tous plus marquants les uns que les autres :
➢ «Changer la façon dont les gens communiquent fait toujours changer le monde.»
«Car changer la façon dont sont diffusées les idées bouleverse la manière dont fonctionnent les sociétés, bouleverse la manière dont les gens parlent, bouleverse la manière dont les gens vivent, bouleverse la manière dont les gens racontent des histoires, bouleverse la manière dont les gens tombent an amour, bouleverse la manière dont les gens nouent des liens d’amitié, bouleverse la manière dont les gens regardent les étrangers, bouleverse la manière dont les gens ressentent la solitude.»
> «Quand tu ne réalises pas que tu n’es pas capable de le faire, tu es alors en mesure d’accomplir un truc carrément cool.»
➢ «L’influence ne peut plus être détenue. Elle doit être gagnée.»
«Auparavant, celui qui contrôlait le média contrôlait le message. Si tu étais le seul à avoir la mainmise sur une presse d’imprimerie, tu contrôlais tous les lecteurs.Idem avec la radio. Idem avec la télévision.
«Mais que s’est-il produit à partir du moment où les gens ont été en mesure de faire passer eux-mêmes leurs messages aux autres ? Quand le média est devenu un vaste terrain de jeu ouvert à tous ? Quand tout le monde a pu posséder sa propre ‘presse d’imprimerie’, ceux qui avaient les meilleures idées sont devenus les plus influents.
«Aujourd’hui, l’influence ne peut plus être détenue. Elle doit être gagnée.
«Voilà pourquoi chaque employé de Facebook doit prendre conscience qu’il est responsable de millions d’utilisateurs de Facebook.»
> «6 mois et 30 ans»
«Il est aujourd’hui ridicule d’établir un plan quinquennal. Car à chaque pas que nous faisons, nous changeons l’environnement dans lequel nous évoluons.
«C’est pourquoi nous nous soucions juste d’avoir une idée de la direction que nous prenons pour les six mois à venir et pour… les 30 années à venir. Tous les six mois, nous prenons un azimut, et reprenons la bonne direction pour nous amener là où voulons être d’ici 30 ans.
«Notre vision est par conséquent à court terme, et ne l’est pas en même temps. Et c’est tant mieux. Car sinon, nous irions droit dans le mur, c’est certain.»
> «Le grandiose et le confort ne cohabitent que rarement ensemble.»
> «La Terre appartient à celui qui va vite.»
«Aller vite est toujours mieux que d’aller lentement.
«Aller lentement permet juste de peaufiner, alors qu’aller vite permet de conquérir le monde. Car la vitesse pousse à s’adapter tandis que la lenteur incite à théoriser.
«Seuls ceux qui exécutent à fond de train sont en mesure de vite s’améliorer.
«La vitesse ne permet pas que de gagner la course, elle permet également de partir en tête de la course suivante.»
> «Rappelle-toi toujours que les gens n’utilisent pas Facebook parce qu’il nous aiment, mais parce qu’ils aiment leurs amis.»
> «Nous ne créons pas des services pour faire de l’argent. Nous faisons de l’argent pour créer de meilleurs services.»
> «Si nous n’inventons pas nous-mêmes ce qui va tuer Facebook, d’autres le feront.»
«Chérir le changement ne suffit pas. Il est vital que le changement soit dans nos gênes. Car le Web est un environnement hostile : tout ce qui n’y est pas pertinent est appelé à ne même pas laisser de ruines. À disparaître.»
Voilà. Saisissant, n’est-ce pas ? Il s’agit là d’un nouveau Petit Livre rouge qui laisse à la fois songeur et rêveur. Comme son modèle, d’ailleurs. Bien entendu, ce ne sont que quelques extraits : pour être en mesure d’en consulter l’intégralité, eh bien, il faudrait être recruté par la firme de Menlo Park. Cela étant, il y a là de quoi être inspiré, je pense.
Maintenant, que retenir de ces extraits du manuel des employés de Facebook ? Ceci :
Qui entend se doter d’une culture d’entreprise solide se doit de s’inspirer du Petit Livre rouge.
Il lui faut veiller à ce que les nouvelles recrues comprennent bien ce qui fait l’ADN de l’entreprise qu’elles intègrent. Tout comme à ce que les ‘anciens’ se le remémorent avec justesse, de temps à autre. Comment ? Par exemple, en usant d’affiches de propagande ou d’un Petit Livre rouge subtilement concoctés par des designers doués. À l’image de Facebook.
En passant, Mao Tsetoung aimait à dire : «Sans destruction, pas de création ; sans barrage, pas de passage ; sans arrêt, pas de progrès».
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