POINT DE VUE – Cette semaine dans « Voyage dans l’Univers des Vertus » : La Bienveillance (troisième partie)
Introduction (voir la première partie)
La bienveillance (troisième partie)
Allons plus loin si vous le permettez et, puisque la bienveillance est la vertu qui consiste à faire le bien, il serait peut-être utile de préciser ce qu’est le bien. Mais avant d’en parler et afin de garder le fil conducteur de l’exposé, je vais répondre à la question que j’ai laissé en suspend dans ma dernière intervention à savoir : comment, dès lors que l’on est profondément bienveillant, on doit se refuser d’écouter ceux qui médisent ou calomnient sachant qu’on est tout aussi coupable si on ne se refuse pareille complaisance. Comment ?
Soit en prenant congé de nos interlocuteurs, soit en « positivant » la conversation, ce qui n’est pas toujours facile. Naturellement, cela nécessite un certain courage. Car peu de gens apprécient qu’on leur fasse remarquer, même avec tact et courtoisie, que l’on ne se grandit pas en rabaissant les autres. Mais lorsque l’on a choisi d’œuvrer au service du bien, il faut savoir montrer sa différence morale et ne pas cautionner par omission un comportement que l’on désapprouve, tant il est vrai que « qui ne dit mot consent ».
Précisons donc ce qu’est le bien. D’une manière générale, je dirai qu’il correspond à toute pensée, toute parole et toute action d’amour, au sens le plus noble de ce mot. En cela, il est l’expression de ce qu’il y a de plus divin dans la nature humain. Autrement dit, il prend sa source dans les facultés mêmes de l’âme, c’est-à-dire dans la conjugaison des vertus qui lui sont propres, lesquelles sont fondamentalement positives. A l’opposé, nous faisons le mal chaque fois que nous cédons aux impulsions les plus négatives de notre ego et pensons, parlons, ou agissons à l’encontre du bien-être d’autrui. La malveillance est donc l’attitude de celui qui agit en opposition avec son Moi spirituel ou sous l’influence des instincts les plus primaires de son Moi objectif.
En extrapolant quelque peu les explications précédentes, nous pouvons dire que la malveillance est l’absence de bienveillance. Apparemment, il s’agit là d’un truisme. Pourtant, tel n’est pas le cas, car je pense vraiment que ne pas faire le bien est mal, et ce d’autant plus que l’on a conscience de ce qui est bien ou mal. Cette notion est d’ailleurs présente dans la plupart des religions, puisqu’elles condamnent aussi bien les erreurs par commission que les erreurs par omissions.
Dans l’absolu, cela signifie par exemple que ne pas venir en aide à une personne qui tombe à proximité de nous est presqu’aussi coupable que de la faire tomber. Naturellement, cet exemple peut sembler caricatural, mais je suis convaincu que vous saisissez le principe philosophique concerné, à savoir que faire le bien, ce n’est pas se limiter à ne pas faire le mal. Par extension, on n’est pas bienveillant sous prétexte que l’on n’est pas malveillant…
A la semaine prochaine pour la suite et fin de cette vertu consacrée à la Bienveillance.
Georges T. VINAPON
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