LE SYMBOLE DE LA SEMAINE – Le coeur
Le coeur, organe central de l’individu, correspond de façon très générale à la notion de centre. Si l’Occident en fait le siège des sentiments, toutes les civilisations traditionnelles y localisent au contraire l’intelligence et l’intuition : c’est peut-être que le centre de la personnalité s’est déplacé, de l’intellectualité à l’effectivité. Mais Pascal ne dit-il pas que les grandes pensées viennent du coeur? On peut dire aussi que, dans les cultures traditionnelles, la connaissance s’entend en un sens très large, qui n’exclut pas les valeurs affectives.
Dans la tradition biblique, le coeur symbolise l’homme intérieur, sa vie affective, le siège de l’intelligence et de la sagesse. Le coeur est à l’homme intérieur ce qu’est le corps à l’homme extérieur. C’est dans le coeur que se trouve le principe du mal, l’homme risque toujours de suivre son coeur mauvais. la perversion du coeur provient de la chair et du sang. Babua ben Asher (fin XVIIIe siècle) commentant le texte: aimer de tout ton coeur dira que le coeur est le premier organe qui se forme et le dernier à mourir, d’où l’expression de tout ton coeur signifie jusqu’à ton dernier soupir.
Le coeur tient une très grande place dans la tradition hébraïque. Faire attention se dit : sim lev, c’est-à-dire mettre son coeur, et la méditation signifie : parler à son coeur. Selon un Midrash, le coeur de pierre de l’homme doit devenir un coeur de chair. Les sages de coeur ont l’esprit de sagesse.
Dans la tradition islamique, le coeur (qalb) représente, non pas l’organe de l’affectivité, mais celui de la contemplation et de la vie spirituelle. Point d’insertion de l’esprit dans la matière…c’est l’essentiel de l’homme, cette oscillation régulatrice placée au-dedans d’un morceau de chair. C’est le lieu caché et secret (sirr) de la conscience
Il est représenté comme constitué d’enveloppes successives (‘Alâ al Dawlah en distingue sept), dont les couleurs sont visibles dans l’extase. Aud edans de la nafs, l’âme charnelle, le sirr constitue la personnalité latente, conscience implicite, subconscient profond, cellule secrète murée à toute créature, vierge inviolée.
Cet organe spirituel que les soufis appellent le coeur (qalb) se distingue à peine de l’esprit (ruh): Jîlî dit que lorsque le Coran parle de l’esprit divin insufflé en Adam, c’est du coeur qu’il s’agit. Ce même mystique décrit le coeur comme la lumière éternelle et la conscience sublime (sirr) révélée dans la quintessence des êtres crréés, afin que Dieu puisse contempler l’Homme par ce moyen. C’est le Trône de Dieu (al’Arsh) et son temple dans l’homme…le centre de la conscience divine et la circonférence du cercle de tout ce qui existe. Le Coran dit que le coeur du croyant se trouve entre deux doigts du Miséricordieux.
L’écriture hiéroglyphique égyptienne représente le coeur par un vase. Et dans la religion égyptienne, le coeur jour un rôle fondamental : selon la cosmogonie memphite, le dieu Ptah a pensé l’univers avec son coeur avant de le matérialiser par la force du verbe créateur. Mais surtout, il est en chaque homme « le centre de la vie, de la volonté, de l’intelligence. Lors de la psychostasie c’est le coeur du défunt – seul viscère laissé à sa place dans la momie- qui est posé sur l’un des plateaux de la balance et le scarabée du coeur, annulette essentielle, porte gravée la formule magique qui empêche le coeur de témoigner contre le mort au tribunal d’Osiris.
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