AU FIL DES SEMAINES > L’HISTOIRE INSOLITE – Le trésor de La Buse
Olivier Levasseur, authentique pirate, plus connu sous le nom de ‘La Buse’, surnommé ainsi en raison de sa rapidité à fondre sur sa proie, est né à Calais à la fin du 17e siècle.
Fils de flibustier, son père le prit à bord de la Reine des Indes et lui enseigna les bases de la navigation.
A la mort de son père, Olivier pris le commandement de la Reine des Indes. Lors de son apprentissage, son père lui avait conseillé de ne pas aller vers les Caraïbes. La plupart des pirates des Caraïbes pillaient les navires de retour pour l’Europe avec à leur bord les richesses des Amériques. Son père lui conseilla d’aller plutôt vers la route des Indes, une voie marchande bien plus prometteuse. Levasseur arma la Reine des Indes, forma un équipage et prit la mer vers l’isle de Bourbon, (l’île de la Réunion), non seulement pour faire connaissance avec l’océan Indien mais aussi pour se placer sur la route des Indes Orientales.
La Buse encore inconnu de la flibuste devait faire preuve de coups d’éclat afin de se faire connaître des autres pirates.
Le déclin du commerce en Mer des Caraïbes ayant entraîné avec lui celui de la piraterie caribéenne dès 1710, la route des Indes Orientales était devenue un axe majeur du commerce des épices et des matières précieuses. La Buse en profita donc pour piller quelques bateaux.
Pris dans une tempête, la Buse échoua à Majotta (Mayotte) et perdit la Reine des Indes. Le pirate anglais Taylor lui proposa alors de faire équipe avec lui car il avait un navire sur les bras sans capitaine. Olivier accepta car cela lui permettait de rester dans la course, ils poursuivirent donc vers l’isle de Bourbon
En avril 1721, La Buse s’empara du riche vaisseau portugais de 72 canons La Vierge du Cap qui avait cherché refuge contre les tempêtes dans le port de Saint- Denis dans l’isle de Bourbon.
A bord du vaisseau se trouvaient le comte Ericeira, vice-roi des Indes et l’archevêque de Goa. La Buse n’exigea pas de rançon du vice-roi, mais fit main basse sur les objets d’inestimables valeurs : rivières de diamants, bijoux, perles, barres d’or et d’argent, meubles, tissus, vases sacrés et cassettes de pierres précieuses, et la crosse d’or de Goa constellée de rubis pesant une centaine de kilos, le tout évalué à 4,5 milliards d’euros.
La Vierge du Cap, radoubée et remise à neuf, devint le vaisseau de La Buse et prit le nom de Le Victorieux.
Mais l’année d’après, Duguay-Trouin, corsaire français et le commodore anglais Matthews vinrent se chercher querelle dans les parages.
La Buse et Taylor se méfièrent et préférèrent prendre ‘le large’. Taylor s’enfuit aux Antilles et La Buse se retira sur l’île Sainte-Marie près de la côte de Madagascar. Il prit sa retraite, la piraterie n’étant plus possible avec aux trousses un gaillard de la trempe de Duguay-Trouin, dont le pavillon flottait glorieusement de l’Equateur au cap de Bonne-Espérance.
La plupart des écumeurs des mers cessèrent également toute activité et devinrent d’assez paisibles citoyens en profitant de la Charte de clémence offerte par le roi de France. Leurs bateaux pourrirent dans les anses et la piraterie disparut. Presque seul, La Buse temporisa avant d’accepter la Charte, restitua les vases sacrés, mais ne put se résoudre à rendre le butin de La Vierge du Cap, condition de la clémence.
Il est certain qu’il cacha son trésor… mais où ? On a avancé le nom de 6 îles : Maurice, La Réunion, Frigate, Mahé, Rodrigues, Sainte-Marie. Dans tous les cas, c’est à Sainte-Marie que vivait Levasseur, en situation irrégulière mais sans grand danger immédiat… parlant de soumission sans se hâter de conclure.
Vers 1729, exerçant le métier de pilote dans la baie d’Antongil (Madagascar), il offrit ses services au vaisseau La Méduse, de la Compagnie des Indes, qui voulait entrer dans le port. Le capitaine d’Hermitte, commandant de bord, le reconnut, et se souvenant que le pirate avait maintes fois arraisonné des navires de sa compagnie, il l’arrêta.
Le 7 juillet 1730, La Buse était condamné à mort. Quand il monta sur l’échafaud pour expier ses crimes de pirate, Olivier Levasseur, dit La Buse, lança dans la foule un cryptogramme et s’écria :
Mes trésors à qui saura comprendre !
Que faut-il en penser… à vous de juger !
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