AU FIL DES SEMAINES > LE SYMBOLE – Le train (deuxième et dernière partie)
Le train a pris dans les dessins et les rêves d’enfants, comme dans la vie et les rêves des adultes, une importance aussi caractéristique d’une civilisation que l’était celle du cheval et de la diligence dans les siècles passés. Il a fait irruption dans l’imaginaire et pris une place considérable dans le monde des symboles. Deuxième partie.
La gare de départ est un symbole de l’inconscient, où se trouve le point de départ de l’évolution, de nos nouvelles entreprises matérielles, physiques, spirituelles. De nombreuses directions sont possibles, mais il faut prendre celle qui convient. Ou, plus simplement, c’est un centre de circulation intense en toutes directions, pouvant évoquer le Soi.
La gare d’arrivée se présente rarement dans les rêves. Elle indique que le travail souterrain de l’évolution nous a fait parvenir à une étape de notre destinée.
Le chef de gare et le contrôleur du train apparaissent comme des figures du Moi impersonnel, de la fonction transcendantale, qui tend vers la réalisation. Mais le premier représente la tête directrice des forces créatrices et impersonnelles qui président à notre destin, tandis que le second est le conseiller, le guide et parfois le juge et la sanction.
La locomotive, suivant le cas, évoque le moi conscient qui entraîne l’ensemble psychique bien ou mal ou, tout au contraire, le moi impersonnel qui nous conduit là où nous devons aller. Dans les deux cas, une énergie dynamique entraîne les forces psychiques actuellement disponibles. Une monstrueuse locomotive, s’avançant vers vous et menaçant de vous écraser, peut être une image moderne du dragon. Il va vous avaler, mais c’est vous qui utilisez sa force pour atteindre votre but.
Les billets de chemin de fer signifient que nous devons donner pour recevoir. C’est l’échange symbolisé par l’argent (notre énergie) qui nous permet d’acquérir, et non de recevoir sans donner, comme l’être demeuré infantile. On ne peut évoluer sans faire de sacrifice, sans payer de sa personne.
Se trouver dans une classe au dessus de celle à laquelle donne droit le billet ou monter sans billet : on triche avec soi-même, on se dupe, on s’illusionne sur ses dons, ses qualités, son avancement, son importance, etc… et on risque que la loi nous le fasse payer plus cher que si nous avions pris le billet qui convient..
Se trouver dan une classe au-dessous de celle à laquelle donne droit le billet : cela révèle une tendance à l’inférioriser les dons, qualités, avancement, importance; etc… du rêveur.
Trains peu confortables, poussifs, sales, vieillots : sur-différenciation du moi conscient et déception de constater que cette sur-différenciation appauvrit le dynamisme de l’évolution; ou image réaliste et cruelle et cruelle d’une certaine pauvreté dans la vie matérielle, psychique, spirituelle, malgré les illusions.
Trains, wagons, compartiments remarquables par leur puissance, leur luxe, leur confort : les possibilités dues au travail souterrain de l’évolution s’effectuent de manière efficace, mais encore à l’insu du moi conscient; ou images de possibilités matérielles, psychiques, spirituelles, ignorées d’un moi conscient infériorisé, manquant de confiance en lui-même ou sous-estimant ses moyens.
Déraillement : indication de névrose, qui fait dérailler sur la voie de l’évolution, complexe difficile à dénouer, aux solutions douteuses.
Tamponnement ferroviaire : assimilable au combat de Dragon et de Géants; indice d’une situation intérieure gravement conflictuelle.
Difficulté à monter dans un train bondé : difficulté à s’intégrer à la vie sociale, parce que le rêveur est trop individualiste; état qui comporte égocentrisme, infantilisme, isolement ou excès d’introversion. Si le train est bondé d’enfants, le rêveur est infantile, mais pas assez enfant au sens d’une âme simple, directe et vrai.
Etre écrasé ou menacé d’écrasement par un train : expression d’une extrême angoisse, soit que le moi conscient se sente submergé et comme anéanti par la masse de libido inconsciente (le rêveur s’expose à perdre le contrôle psychique de lui-même et risque l’auto-destruction), soit que le rêveur se sente écrasé par la vie matérielle, la vie sociale qu’il doit mener, pour se défendre dans l’existence.
Train qui écrase un être ou une chose : intense refoulement d’un élément à découvrir; la vie matérielle, la vie sociale du rêveur écrasent un élément psychologique à déterminer, variable en chaque cas…
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