AU FIL DES SEMAINES > POINT DE VUE – « Voyage dans l’Univers des Vertus » : L’altruisme (troisième partie)

J’aborde avec vous cette semaine la troisième partie de mon point de vue sur l’altruisme, lequel, comme le précédent sur la Bienveillance, émane de la connaissance reçue des sages avertis et que je vous restitue sous la forme d’un entretien virtuel entre un élève et son maître pour faciliter la compréhension et la transmission.  N’hésitez d’ailleurs pas à réagir sur le site ou sur Facebook pour enrichir ce point de vue.

L’élève: Si j’ai bien compris, être altruiste, c’est être généreux, donner de l’argent ou des biens matériels à ceux qui en manquent mais aussi faire don de son temps. C’est bien cela ?

Le Maître : Oui, mais bien plus que cela. Être altruiste, c’est également faire don de notre savoir aux autres. Car, que nous en ayons conscience ou non, nous avons tous quelque chose à apprendre à quelqu’un. Ce quelque chose ne consiste pas nécessairement en des notions purement intellectuelles, qu’elles soient d’ordre scientifique, littéraire, artistique ou autre. Il peut s’agir tout simplement d’un savoir-faire dans un domaine particulier de l’activité humaine. Dans cet ordre d’idée, il vaut beaucoup mieux montrer à quelqu’un comment agir par lui-même pour son propre bien que de le faire à sa place, car nous lui donnons ainsi la possibilité de s’assumer. A titre d’exemple, apprendre comment irriguer la terre à ceux qui habitent une région aride est plus utile que de leur envoyer des vivres, bien que l’un n’empêche naturellement pas l’autre. Quoi qu’il en soit, l’altruisme implique de transmettre aux autres les connaissances qui peuvent contribuer à leur bien-être physique ou mental.

L’élève:  Quel sens donnes-tu à l’expression « ne pas donner du souci ou du mal » aux autres ? 

Le Maître : Très bonne question. En effet, l’altruisme ne consiste pas uniquement à donner à autrui ce dont il a besoin, que ce soit en terme d’argent, de temps, de service ou de savoir. Comme on le dit familièrement, cette vertu implique également de « ne pas donner du souci ou du mal » aux autres, notamment à ceux qui partagent notre vie. Par extension, une personne fondamentalement altruiste évitera toujours de causer du tort à autrui ou de lui faire de la peine. Inversement, si quelqu’un l’a offensé de quelque façon que ce soit, elle ne lui en voudra pas mais au contraire lui pardonnera. Mieux encore, elle lui enverra des pensées positives. De toute évidence, un tel comportement est louable, car l’homme a plutôt tendance à réagir négativement lorsqu’il est mis en cause, que ce soit d’ailleurs à juste titre ou non. Ce faisant, il ne fait pourtant qu’accentuer les rapports de force et contribue encore plus à être incompris ou mal jugé.

L’élève: Comment perçois-tu quelqu’un qui rend lui-même publique sa bonne action

Le Maître : Cette question me donne l’occasion de préciser un point, à savoir que l’altruisme est indissociable de l’humilité et de l’impersonnalité. Sans vouloir porter des jugements qui ne m’appartiennent pas, il n’est pas rare d’entendre des personnes se vanter d’avoir participé à telle ou telle action charitable ou d’avoir fait don à telle ou telle organisation caritative. Certes, leur action est positive pour tous ceux qui en bénéficient directement ou indirectement. Cela dit, sur un plan purement spirituel, elle a infiniment moins de valeur que si elle avait été accomplie d’une manière anonyme. Le fait de la rendre soi-même publique ou de faire en sorte qu’elle le devienne est une forme d’orgueil qui en amoindrit considérablement le mérite et même l’effet. En revanche, aider autrui sans même que cela se sache est cosmiquement et humainement louable.

Bonne semaine à tous

Georges T. VINAPON

Journaliste et fondateur du site www.expatmosaique.fr

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